Knack in Asia: Parc de la Rivière Bleue et ses cagous

Ce matin, réveillés vers 7h30 par les bourrasques de vent, on se prépare un petit déjeuner costaud avec une omelette, des grillés suédois un peu rances et de la confiture. Puis, on part vers le parc de la Rivière Bleue. Rappelez-vous, hier, on avait laissé tomber le parc à cause de la météo mitigée. Eh bien, aujourd'hui, c'est pire ! Il fait gris, le vent souffle très fort, et par moment il pleut. Tant pis, on se lance quand-même :-) On fait d'abord une partie du parc en voiture, puis on se gare près du pont Pérignon. De là démarrent les sentiers pédestres. Le pont Pérignon fut construit pour les besoins de l'exploitation forestière de M. Pérignon et achevé en 1958. Il fait 80m de long et enjambe le bras du lac de Yaté alimenté par la Rivière Blanche. Il est totalement en bois et sa poutraison, pouvant être totalement immergée, est d'époque (chêne gomme imputrescible).

On passe le pont et on démarre la balade sous la pluie. Une pluie fine, certes, mais qui réussit tout de même à nous tremper jusqu'à l'os :-( Du coup, on ne profite pas trop des paysages. On essaie juste d'avancer et de braver le mauvais temps. On voudrait aller jusqu'au Grand Kaori, un arbre puissant et imposant de la famille des Agathis Lanceolata. C'est l'un des plus grands connus du caillou, le diamètre à la base du tronc est de 2,70m et son âge est estimé à 1000 ans ! Seulement voilà, le Grand Kaori est à plus de 8kms de là, lol. On continue le sentier, trempés, mais bon, on n'a pas envie de rebrousser chemin. On aperçoit la forêt noyée dans le lac, et bientôt nous aussi on sera noyés :-)

Après deux heures de marche rapide, on aperçoit le Grand Kaori, haut de 40m et émergeant de la canopée de la forêt dense humide. Il est assez imposant surtout avec son tronc géant ! Il est temps de profiter d'un faré, chose assez rare dans le coin, pour pique-niquer. On fait simple : pâté, pain, cornichons. Puis, on décide de retourner marcher pour se réchauffer un peu.

Au moment où on s'apprête à partir, je vois un cagou traverser tranquillement le chemin ! Cet oiseau, qui ne vole pas, n'existe qu'en Nouvelle Calédonie, dont il est l'emblème. Il vit en forêt et se nourrit d'insectes et de vers. Il niche au sol, ne pond qu'un seul oeuf par an, et est de ce fait menacé par les chiens errants, les rats, les cerfs et les cochons sauvages. Dans ce parc, c'est une espèce protégée et sa population atteint près de 700 individus. Le cagou nous regarde brièvement et continue son chemin. On attend les autres membres de sa famille, mais rien. Du coup, on part suivre un sentier qui nous initie à la faune et la flore des forêts humides. Pour la faune, c'est essentiellement des oiseaux : le notou (un grand pigeon pouvant peser jusqu'à 900g, espèce endémique), le cagou, le lunette à dos vert (on en a vu deux hier), le siffleur calédonien et le rossignol à ventre jaune. Il y a aussi des geckos géants crêtés, des papillons bleus et des roussettes. Côté flore, la végétation est assez basse, les arbres font 15m de haut maximum en général, essentiellement des fougères, kaoris, pins, mais aussi des népenthès (plante carnivore), des orchidées, des oxera (liane endémique aux fleurs oranges)...

On reprend le même sentier qu'à l'aller, la pluie a enfin cessé. Quelques minutes plus tard, deux cagous au milieu du sentier font un genre de danse nuptiale en dressant leur crête. Ils font cela plusieurs fois sous nos yeux ébahis :-) On ne regrette pas d'avoir persévéré sous la pluie à l'aller, nous voilà récompensés ! Plus tard, encore deux autres cagous, dans la forêt, tranquillement en train de manger. On se régale à les observer, on est vraiment chanceux :-)

Arrivés au pont Pérignon, on est contents de notre balade de plus de 17kms et ravis de s'asseoir dans notre clio... On retourne au même camping qu'hier, on y avait laissé notre tente, et prenons notre courage à deux mains pour sauter sous la douche gelée. Je crois que c'est la pire des douches qu'on ait faite en température :-(((

Ce soir, on commencera par un apéro ti-punch, voire deux, on ne change pas une équipe qui gagne ! Il faut bien que ça serve de marcher :-) On invite nos voisins campeurs à partager l'apéro avec nous. Soirée sympa...