Knack in Asia: Découverte de Yaté et sa région au sud du caillou

Lundi, nous partons récupérer la voiture de location après avoir appris que la grève contre la vie est chère est terminée. Après deux jours de négociation pendant tout le week-end, ils sont parvenus à un accord. 500 produits de première nécessité (comme la farine, les oeufs, les pâtes, les fruits et légumes...) vont baisser de 10%, il va y avoir aussi un gel sur les prix des grandes surfaces, et enfin les taxes sur les produits importés vont diminuer. Du coup, les barrages sont levés et les stations-service ravitaillées ! On peut donc rouler avec notre clio, sans se poser de questions sur le plein d'essence :-)

Après quelques courses, dont du rhum blanc (enfin !!!), on part en direction de la province sud, vers Yaté, situé à 80 kms de Nouméa. Ici, pour acheter de l'alcool, il faut se lever de bonne heure. Le gouvernement a imposé des règles strictes pour éviter que les gens et surtout les jeunes passent leur temps à boire : interdiction d'acheter de l'alcool (même du cidre ou de la bière) le mercredi après-midi, vendredi après-midi, samedi après-midi, dimanche et jours fériés toute la journée. Pendant nos 10 premiers jours de vadrouille, on n'a jamais réussi à acheter du rhum, car on tombait toujours le jour d'une interdiction, avec les jours fériés du mois de mai :-(

La route vers le sud est vraiment différente. On assiste à un paysage beaucoup plus contrasté avec sa terre très rouge et ses petits arbustes ou arbres verts clair au tronc blanchâtre. La terre est chargée en fer, ce qui a pour conséquence une végétation particulière, des plantes carnivores au maquis minier, une flore endémique. La terre est assez glissante dès que le sol est humide, on dirait de la terre glaise mais de couleur rouge. La flore est parfois ravagée par des incendies ou par les exploitations minières, et peut mettre jusqu'à des centaines d'années pour repousser.

On s'arrête au lac de Yaté, un lac artificiel de 40 km2, avec un barrage hydroélectrique datant de 1959. Dans le lac, on peut apercevoir des arbres dont une partie du tronc est immergée, on appelle cela la forêt noyée. Entre les montagnes rouges, les arbres vert clair aux troncs blancs et le bleu du lac, le spectacle est garanti. On poursuit ensuite notre route vers Yaté. Par ci, par là, on a droit à des points de vue offrant des paysages impressionnants. La route serpente au milieu des falaises. Arrivés à Yaté, on se met en quête d'un camping. On roulera jusqu'à Goro, mais chaque camping est cher si l'on compare à ce qu'on a payé dans le nord, pour des prestations souvent moindres. Il n'y a rien en dessous de 2000 CFP soit le double de d'habitude. On teste un dernier camping à la tribu d'Unia. Bizarrement, celui-ci est à 1000 CFP :-) On s'installe ! Le camping est situé dans une cocoteraie en bord de mer. La marée est bien basse et il y a de la mangrove, donc c'est vaseux. Le soir, après un apéro ti-punch, on se fait une guacamole au thon avec le reste des avocats de Maria.

Aujourd'hui, on quitte notre camping pour aller voir le parc de la Rivière Bleue. En chemin, on s'arrête vers le lac de Yaté pour suivre un sentier menant au barrage. L'accès au barrage est interdit. Un autre sentier partant du barrage est fermé aussi mais on aura au moins vu le barrage de près et observé cette forêt noyée du lac (les troncs imputrescibles sont encore debout depuis plus de 50 ans). On repart ensuite vers le parc. Ce parc de la Rivière Bleue est fermé le lundi. Il a été créé en 1980 et s'étend sur 22000 hectares. Les exploitations forestières et minières du siècle dernier ont laissé quelques vestiges encore visibles. On peut donc y côtoyer l'histoire néo-calédonienne au sein d'un environnement naturel incomparable. On peut y observer des zones de maquis minier, de forêts denses et de zones de forêts humides. Ces trois milieux se caractérisent par l'abondance et la diversité de la flore, avec un taux d'endémisme particulièrement élevé. On y retrouve aussi la plupart des oiseaux terrestres néo-calédoniens avec la plus grande population de cagous sauvages. Lorsqu'on y arrive, la météo commence à se gâter, il pleut même par moments, le vent souffle fort. On visite le musée du parc, permettant de se documenter sur la faune et la flore du coin. Puis, on décide de pique-niquer sur le site, histoire de voir ce que dit le temps. Puis, vers 13h, on se dit que c'est dommage de partir randonner juste pour 2-3h.

On rebrousse chemin en direction des chutes de la Madeleine à 25 kms de là. Il y a un camping dans le parc naturel des chutes, le camping de Nétcha. L'avantage est qu'on paie le droit d'entrée des chutes (400 CFP par personne) et juste 500 CFP pour la tente. Le site est très bien aménagé avec des coins pour camper au milieu de la verdure. Chaque aire a son faré, son coin barbecue et son carré d'herbe pour planter la tente. En contrebas, la rivière menant aux chutes, offre une belle vue sur les montagnes et la végétation typique du coin. On part d'abord à la découverte des chutes. Le sentier de randonnée qui y mène est très bien entretenu, éducatif, et bien vert. On peut y découvrir toutes les espèces de pins présentes en Nouvelle Calédonie, des arbustes de toutes sortes, des plantes carnivores, des oiseaux, de la mousse, des fougères... Du coup, on se régale à randonner dans ce coin. Les chutes sont belles mais c'est surtout l'environnement qui est chouette. On arrive même à faire une boucle, en longeant la rivière, pour rentrer au camping. Ce fut une ballade très agréable.

Il est temps de mettre notre tente, écrire le blog, et trier les nombreuses photos, sans oublier notre apéro ti-punch, qui sera suivi de petits pois-carottes avec une omelette.

Demain, si la météo est avec nous, on part randonner toute la journée dans le parc de la Rivière Bleue.