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lundi 20 mai 2013

De retour sur la côte Est à Hienghène

Ce matin, réveillés à 7h30, on se fait un bon petit déjeuner avec œufs brouillés, s'il vous plaît. Nos amis grimpeurs ne sont pas encore debout. Hier soir, on a partagé le dîner ensemble, et pour une fois, ce n'était pas nous qui mangions des soupes en sachet :-) Ils nous ont raconté comment ils vivaient ici, les impressions qu'ils avaient du caillou, comme on appelle ici la Nouvelle Calédonie. Finalement, en campant le week-end, ils arrivent à se faire des virées sympa ! L'abonnement pour la salle d'escalade à Nouméa coûte 200€ l'année, ce qui est vraiment très raisonnable. On les quittera ce matin, quasiment certains de les revoir au rayon poisson du Géant Casino à Nouméa :-)
 
On quitte notre camping gratuit avec regret, mais on sait qu'on va encore découvrir de belles choses. Aujourd'hui, on part en direction de la côte Est, pour enfin voir Hienghène. Cette fois-ci, pas de barrage pour nous empêcher de passer. La route qui nous mène jusqu'à ce côté est assez sinueuse et pleine de nids de poule. Elle est moins empruntée que la route de la côte Ouest, allant du sud au nord de l'île. On passe successivement par différents villages, on admire la cascade de Tô haute de 100m et située au Mont Panié, le plus haut du caillou (1620m), puis on prend le bac pour traverser un fleuve et rejoindre Hienghène. On a de la chance que le bac ne soit pas en grève, lui aussi. Par moment, la route est à flanc de montagne, et de l'autre côté, on longe l'océan. Les paysages sont grandioses.
 
On trouve un camping, "Chez Maria", conseillé par nos amis grimpeurs. On fera finalement notre stop ici. Imaginez un camping au bord d'une belle plage de sable fin, bordée de cocotiers :-)  On lance la tente, en prenant soin d'avoir la vue mer quand on ouvrira la "porte" le matin :-) Puis, on déjeune sous le faré et on fait la connaissance de Romain, qui travaille ici pour deux mois et qui rentre ensuite en métropole. Il est de Montpellier. Ça me rappelle des souvenirs tout ça. Il étudie les règles du littoral entre les tribus par rapport au droit local calédonien, en bref il fait de la sociologie kanak. Il s'est donc installé pour deux mois au camping. On sympathise très vite, il nous raconte un peu les règles et les coutumes en tribu. En principe, quand on est invité en tribu, il faut faire le geste coutumier ou faire un tabac, c'est-à-dire rapporter un morceau de tissu (dit manou), un billet de 500 CFP minimum, du tabac à rouler et des allumettes, du riz ou des vivres (pour les tribus éloignées des villes et commerces)... Parfois, on rajoute des ignames, car c'est le symbole de virilité et d'honneur et cela scelle l'alliance entre les clans. On peut aussi donner un souvenir de notre pays, comme un tee-shirt. Dans toutes les civilisations du monde, il faut faire un geste lorsque l'on vient chez quelqu'un. Dans le monde kanak, c'est la même chose. La coutume est une manière de vivre, un code de relations sociales et est plus ou moins sophistiqué selon les circonstances. Les rassemblements coutumiers marquent les temps forts de la vie sociale kanak, comme la célébration des ignames nouvelles, les mariages, les naissances ou les deuils. Le terme "monnaie kanak" désigne les objets intervenant dans les cérémonies coutumières, cela n'a rien à voir avec l'argent, sa valeur est symbolique et non marchande.  Dans les tribus, il y a un ordre, un pouvoir à respecter. C'est donc à la grande Chefferie qu'il faut demander l'autorisation d'accéder à la mer, à la montagne, de circuler sur les terres de la tribu. Du coup, avec la coutume, tu peux pénétrer dans la tribu, parfois on t'invite à manger, c'est sympa. Si le kanak baisse le regard quand on s'adresse à lui, c'est sa manière à lui d'être à notre écoute et de nous témoigner du respect. Romain fait beaucoup de coutumes car il a besoin de faire des entretiens avec les tribus, des pêcheurs notamment, pour ses recherches. Parfois on lui offre en échange un tee-shirt, on lui a même donné une toutoute, un énorme coquillage plus grand qu'un bénitier. Ici, ils s'en servent en soufflant dedans pour appeler et rassembler les membres de la tribu, prévenir de quelque chose... Il nous l'a montré, il est magnifique.
 
Ensuite, on s'arme de nos masques et tubas pour découvrir les fonds. On n'est pas déçus, les coraux sont jolis, les poissons différents mais petits, il y a des espèces qu'on n'a jamais vu jusque là. J'aperçois vite fait une tortue, qui est partie à grande vitesse. Yannick trouve une énorme langouste. Depuis, on essaie de réfléchir comment la pêcher, ce serait sympa pour notre dîner de demain :-) L'eau est moins froide qu'à l'îlot Maître, mais il lui manque qqs degrés pour que l'on puisse rester des heures dans l'eau, lol...
 
Quand Romain réapparaît, il nous demande si du vivaneau frais nous intéresse. Il connaît une membre de la tribu, qui en vend à 1300 CFP le kilo (11€), ce qui est raisonnable. On part en acheter avec lui. On se prend un vivaneau de 1,2 kilos pour trois. De retour au camping, on cherche du bois pour le feu, une bassine énorme pour y loger le poisson, et on prépare tranquillement notre festin. On aime jouer les Robinson, surtout quand il s'agit de se faire à manger :-)

On passera une soirée bien agréable, en se délectant d'un délicieux vivaneau avec une sauce citron vert-huile d'olive.

 Route vers la côte Est

 Boîte aux lettres (Yannick aurait mis un lave-vaisselle, comme ça le facteur peut y mettre les colis :-)


 Cascade de Tô haute de 100m

 Martin-pêcheur


 Bac


 On passe le bac


 Route à flanc de montagne

 Mont Panié

 Plage du camping chez Maria

 Boîte aux lettres TV


 Faré coin repas

 Notre vivaneau :-)
 

1 commentaire:

  1. Ahah c'est rigolo, on a publié quasi le même article... Et grâce à vous on a le nom de la cascade !
    Que de bons souvenirs en Nouvelle-Calédonie :)

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